Lectrices, Lecteurs, salut !
Aujourd'hui, j'ai ouvert une enveloppe, un peu distraite, en pensant à autre chose. Et un livre vert et rose (couleurs de l'école de samba Mangueira, êpa !) a glissé dans mes mains.
Ma fille était là et elle a ouvert de grands yeux.
Alors, je le lui ai donné et elle m'a demandé une dédicace.
Elle dit toujours qu'elle est toujours la dernière à avoir une dédicace...
Je me suis assise pour le lui dédicacer et je l'ai feuilleté. Un peu pressée, je devais sortir avec son frère faire des trucs administratifs. Je suis tombée sur une illustration où la grand-mère tient sa petite-fille sur ses genoux. Ça m'a pris au ventre. Et en écrivant, j'ai pensé à ce que cette histoire racontait.
A mes parents. Aux leurs. Au sitio. A mes enfants. A mes frères. Mes nièces. A la vie et à la mort.
Et une émotion à laquelle je ne m'attendais absolument pas est montée.
Et quand mon fils m'a demandé si ça allait, sa sœur qui me faisait un abraço a dit:
"Elle pleure mais c'est pas exactement de la tristesse. C'est plus de la saudade, hein, maman?".
Oui, la saudade...
Saudade de ce lieu que mon père a bâti et aimé si fort, des meubles qu'il collectionnait, des armes sur les murs, des tableaux partout, saudade de ce jardin immense où je glissais du lait dans les gosiers affamés des oisillons dont j'avais découvert les nids dans les hortensias (je pensais à cette époque que le lait était bon pour TOUS les bébés), des eucalyptus qui se balançaient sur le lac, des chevaux, des chiennes, du flamboyant où mon frère est tombé en glissant du toit alors que mon cœur de l'autre côté de l'Atlantique s'arrêtait de battre, de mon autre frère tenant mon fils riant aux éclats dans ses bras pour le jeter dans la piscine, des poissons qui écoutaient de la musique classique, de la bibliothèque de ma mère, de cette atmosphère de joie de vivre qu'elle créé partout où elle passe, du café de ma grand-mère... Et tant d'autres images, sons, parfums...
L'espace d'une dédicace, j'étais à nouveau là-bas.
J'ai écrit ce texte quand j'ai su que la maison allait être vendue sans que je l'aie revue.
Que c'était fini, je ne pourrais plus y retourner.
Que ma fille n'en aurait aucun souvenir.
Et qu'il ne m'en resterait que les miens.
J'ai écrit ce texte pour que tout cela continue à vivre.
Parce que je suis reconnaissante de tant de bonheur.
Parce que le bonheur passé n'est jamais passé...
Grâce à votre lecture.
Alors, que vive l'ARBRE A L'ENVERS !
Prenez soin de vous...
P.A.
P.S. ET MERCI, PRINCESSE CAM CAM, POUR TES ILLUSTRATIONS: DELICATESSE ET EMOTION.
toulon champion 12/05/2015 14:32
uuu 12/05/2015 11:47
Miu 09/12/2013 19:49
Pauline Alphen 12/12/2013 23:48
Natacha 07/12/2013 18:28
Pauline Alphen 12/12/2013 23:42
marbot 07/12/2013 16:57
Pauline Alphen 12/12/2013 23:40